Saisons passées

Plusieurs fois récompensé pour l’expressivité de son jeu, Florian Noack ouvrira ce concert avec une œuvre énigmatique, la Sonate en fa dièse mineur de Schubert dont l’inachèvement préserve tout le mystère de ce thème initial, chuchoté, irrésolu. C’est une même atmosphère de confidence qui ouvre la 4e Ballade de Chopin, mais pour la conduire, à travers un crescendo inexorable, à une conclusion des plus dramatiques. Florian Noack écrit aussi des transcriptions d’œuvres orchestrales. Un disque de ses arrangements lui vaut d’être nommé « Jeune artiste de l’année 2015 » par ECHO Klassik. Il fera ainsi résonner la Symphonie n°1 de Sergueï Prokofiev, sous-titrée « classique », et construite autour de nombreuses références aux symphonies de Mozart et Haydn, enlevées toutefois par l’ardeur russe. La Valse de Ravel, écrite au lendemain de la première guerre mondiale, constitue selon sa propre expression une « espèce d’apothéose de la valse viennoise à laquelle se mêle dans mon esprit l’impression d’un tourbillon fantastique et fatal ». Si cette Valse de Ravel sonne le glas de ce que Stefan Zweig appelait « le monde d’hier », les mélodies de Gershwin sur lesquelles s’achève ce programme représentent au contraire cette nouvelle tendance qui conquiert l’Europe durant les Années Folles : le jazz.

FRANZ SCHUBERT
SONATE EN FA DIÈSE MINEUR D.571

SERGUEÏ PROKOFIEV
SYMPHONIE CLASSIQUE
(ARR. FLORIAN NOACK)

FRÉDÉRIC CHOPIN
4^E BALLADE

MAURICE RAVEL
LA VALSE

GEORGE GERSHWIN
SONGS (ARR. FLORIAN NOACK) :
« DO IT AGAIN »,
« THE MAN I LOVE »,
« WHAT CAUSES THAT »,
« SLAP THAT BASS »